Lancement du plan Insertion 01 | Le Département de l’Ain prend le sujet à bras le corps

Favoriser l’accès à l’emploi durable est au cœur des objectifs du Plan insertion 01 pour 2023-2028. Voté en février par le Département, son objectif est de permettre à chaque Aindinois en difficulté de bénéficier d’un parcours d’insertion adapté, efficace et coordonné. Et pour cause, l’Ain compte plus de 7 753 foyers bénéficiaires du RSA (soit environ 15 000 personnes) ; dont 40 % qui le sont depuis plus de 4 ans.

Le Plan insertion 01 en 4 axes

Ci-dessus : Crédit : Département de l’Ain

Pour arriver à cet objectif, un cabinet extérieur a été sollicité afin de poser un diagnostic et de développer un plan d’action précis. Ce dernier est donc né sous la forme de quatre axes forts, présentés par Clotilde Fournier lors de la conférence de presse du 3 mai dernier :

1. accompagner les personnes en insertion pour qu’elles soient en capacité d’agir sur leur parcours ;
2. placer la remise en activité au cœur de l’élaboration des parcours et des principes d’accompagnement ;
3. renforcer les liens entre les acteurs économiques et les professionnels de l’accompagnement socio-professionnel au service des parcours d’insertion et du dynamisme du territoire ;
4. bénéficier d’une gouvernance, de partenariats et d’une animation renforcée pour une action coordonnée et efficace sur les territoires.

Plan Insertion 01 : la recherche de la justesse financière

Maintenu à hauteur de l’année 2022, le budget du programme d’actions 2023 s’élève à 4,3 M €. Si l’enveloppe peut paraître ambitieuse, c’est parce – comme l’a dit Jean Deguerry, président du Conseil départemental – « ce qu’on souhaite, ce qui est en phase avec notre plan électoral, c’est aider les personnes à sortir durablement de la précarité. Et ce qu’on croit dans notre majorité, c’est que c’est par l’emploi qu’on va y arriver. » Il rappelle également que chaque année depuis 2015, environ un million d’euros d’indus a pu être récupéré ou économisé grâce aux politiques de lutte contre les fraudes.

Ci-dessus : Nadège Pscheniska lors de la conférence de presse présentant le Plan Insertion (3 mai 2023).

Des essais qui ont fait leurs preuves

Le Département a donc souhaité mettre l’emploi et le bénévolat au cœur du Plan tout en associant les acteurs du monde économique et social.

Depuis 2022 France Bénévolat s’est attelée à accompagner des bénéficiaires du RSA vers l’engagement réciproque : une aide financière, contre un contrat de bénévolat à temps partiel. Jean Deguerry met en avant des résultats prometteurs pour ce projet qui a accompagné 136 personnes l’année passée, et permis l’embauche d’une deuxième chargée de mission au sein de l’association France Bénévolat, elle-même issue du RSA grâce à cet emploi. « Cette mesure montre à quel point, pour des personnes très isolées, ou coupées du monde professionnel depuis trop longtemps, il est essentiel de repasser par une étape « bénévolat ». Cela leur permet de remettre un pied dans la vie active, de s’ouvrir à nouveau aux autres, de reprendre confiance en soi… ».

De leur côté, expérimentées sur sept CDS (centres départementaux de la solidarité), les plateformes d’orientation des bénéficiaires du RSA pourraient donner lieu à une généralisation.

Le soutien aux SIAE (structures d’insertion par l’activité économique) se traduit par un budget de 1,3 M€, similaire à 2022, et la mise en place d’une convention pluriannuelle d’objectifs et des moyens 2023-2025. Le soutien aux trois Missions locales jeunes se poursuit.

« Ces 136 personnes accompagnées vers le bénévolat en 2022,
ce seront nos meilleurs ambassadeurs dans les années à venir. »

Jean Deguerry, président du Département de l’Ain

Un démarrage prudent mais prometteur

À ceux qui voient l’immensité du chemin qui reste à parcourir, le Département répond que ce n’est que le début. D’autant plus que, comme le rappellent Thierry Clément (directeur général adjoint Solidarité) et Clémentine Lacoste-Blanchard (France Bénévolat), la stratégie est de s’adapter à chaque individu : « on fait dans la dentelle, on ne veut laisser personne au bord du chemin… et pour cela, on n’a pas le choix : il faut proposer un accompagnement individualisé et personnalisé, sinon ça ne marche pas. Ça prend plus de temps, mais on a plus de chance de taper juste, de créer une relation de confiance, et d’avoir une sortie durable et efficace. »

La simplification du parcours est aussi une préoccupation : « plus tôt le diagnostic est fait, plus on a de chances d’identifier les freins et les besoins de chaque personne avant qu’elle ne s’enlise dans une situation de précarité, de laquelle il sera plus difficile de sortir. »

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Article d’Annick Puvilland et Alexandra PALUMBO