Poussière d’espoir : les souvenirs d’une éducatrice spécialisée
27 septembre 2022Ci-dessus : Poussière d’espoir est le premier roman de Laurence Hyvernat, publié en 2021 aux éditions L’Astre bleu
Dans son premier roman, Laurence Hyvernat embarque les lecteurs dans son passé et raconte la vie d’enfants placés.
Il ne lui a fallu que trois mois pour écrire son roman. « J’avais rassemblé tous les éléments que j’avais déjà écrits et ça a coulé de source et de sens », explique Laurence Hyvernat. Dans son livre, Poussière d’espoir, elle se remémore les enfants et adolescents qu’elle a aidés au cours de sa vie lorsqu’elle était éducatrice spécialisée à l’IDEF (Institut départemental de l’enfance et de la famille) à Bron. Au fil des pages, nous suivons ses rencontres avec Nicolas, le petit garçon timide maltraité par ses parents, Camilla, l’enfant au sourire forcé, Mylène, dont la famille est placée de génération en génération chez « la grand-mère *DDASS ». « Je me rappellerai toujours ces destins croisés », écrit l’auteure dans la première page de son livre. La narratrice, c’est Laurence, mais parfois, elle laisse la parole à Murphy, la peluche de Christophe, un enfant dont la mère est atteinte du syndrome de Münchhausen par procuration.
Après plus de trente ans de métier, elle s’est orientée vers le service de l’Aide sociale à l’enfance de Bourg-en-Bresse, pour « passer de l’autre côté ». Elle intervient alors dans les familles directement pour évaluer les situations et trouver des solutions. L’auteure se souvient par exemple de Louis, qui se cachait dans sa chambre lorsque ses parents buvaient trop.
À la retraite depuis trois ans à cause de sa maladie, elle se dévoile dans un chapitre sur son cancer. « Je n’avais que 30 % de chances de survie et j’ai survécu, deux fois. Je ne vois plus la vie de la même façon. Je suis plus dans le présent, avec la nature. »
Laurence Hyvernat pratique aussi l’art de la peinture. Elle a peint une centaine de tableaux en trois ans et demi. Le tableau illustrant la couverture du livre est son œuvre. L’écrivaine réfléchit déjà à son prochain livre qu’elle intitulerait Constellations des toiles.
« Un sens à ma vie »
Ce livre l’emmène dans des dédicaces, des rencontres comme celle avec Élodie, une gendarme qui avait suivi une formation sur le recueil de la parole des enfants victimes.
Au fond, elle espère que son destin croisera à nouveau celui des enfants qu’elle a connus. « Peut-être qu’un jour quelqu’un se manifestera », confie-t-elle. « J’ai croisé un regard dans la rue. Ce premier petit garçon, Nicolas, qui m’avait interpellé, je me suis dit, “et si c’était lui ?”. Je n’ai pas osé lui adresser la parole. »
Désormais, elle souhaite ne garder que le positif. « J’ai l’impression d’avoir contribué à quelque chose, d’avoir trouvé un sens à ma vie et je leur ai permis de trouver le leur. »
* DDASS (Direction départementale de l’action sanitaire et sociale).
Article de Marylou Prévost