Laure Chareyre, 20 ans d’URIOPSS
13 janvier 2021 Non Par Agnès BureauEn 16 ans de direction à l’URIOPSS, Laure Chareyre a mesuré toute l’importance, pour la société, des acteurs de l’économie sociale solidaire. A l’occasion de son départ en retraite, celle qui fut aussi assistante sociale et responsable de circonscription au conseil départemental de l’Ain revient, brièvement, sur quelques épisodes des 20 dernières années.
Comme de nombreux cadres de direction du social, Laure Chareyre a commencé sa carrière comme assistante sociale, à la DDASS de l’Ain, en 1980, sur le secteur de la Côtière. Dix ans plus tard, elle passe un diplôme qui lui permet d’être recrutée par le Département comme responsable de circonscription à Châtillon-sur-Chalaronne. Puis en 1997, l’URIOPSS Rhône-Alpes la convainc de rejoindre Lyon. En 2004, elle devient directrice de cette union qui regroupe alors 500 associations du sanitaire, du social et du médico-social. « En 2021, nous comptons 360 adhérents, illustration parfaite des phénomènes de fusion et de disparition des plus petites structures » qui ont marqué la décennie.
Autre évolution en 20 ans : l’émergence en France de nouvelles unions ou fédérations, plus catégorielles. L’URIOPSS reste volontairement généraliste et transversale, ce qui fait précisément aujourd’hui son intérêt pour les adhérents. A l’image des « petits déjs » de l’URIOPSS, volontairement intersectoriels, où infusent les coopérations futures.
20 ans
Ce qu’elle retient de ces 20 années, c’est l’accompagnement des dynamiques collectives qui ont suivi les incitations de l’Etat à fusionner et regrouper les structures (dans les années 2000).
« Ce fut un travail passionnant, mené pendant 5 ans avec les associations, la Région, les Direccte, pour anticiper et faciliter les stratégies de coopération. Nous avons travaillé avec des sites pilotes, rédigé des guides. »
Laure Chareyre
Directrice de l’URIOPSS de 2004 à 2020.
En vingt ans, l’URIOPSS a accompagné près de 150 associations dans leurs restructurations et des regroupements.
Laure Chareyre verse également au bilan la mise en place, plus récente, de l’animation territoriale. Un administrateur et un conseiller technique sont dédiés à chaque département de la nouvelle URIOPSS Auvergne Rhône-Alpes (fusion négociée en 2018). « Il manque encore deux départements, l’Isère et l’Ain, mais plus pour longtemps. »
2020, rien ne se termine comme prévu
Et cette dernière année avant la retraite… ?
« Après la fusion des deux URIOPSS en 2018, la réforme des cotisations et des statuts en 2019, l’année 2020 démarrait de façon excellente. Nous avons fait face à cette crise grâce à la mobilisation extraordinaire des équipes. Nous avons créé une plateforme de mise à disposition des salariés entre structures. Les divers protocoles sanitaires rédigés par l’Etat ont fait l’objet de « traductions » plus simples pour les services de petite enfance ou d’aide-ménagères, grâce à la mobilisation bénévole d’une épidémiologiste, Sophie Goyet. Sa contribution a été exceptionnelle. Puis en juin, il a fallu plancher en urgence sur le Ségur de la Santé. »
Pas de baisse de régime en 2020 donc, jusqu’à la traditionnelle journée de rentrée de l’URIOPSS en octobre. « C’était la dernière pour moi ; ce fut triste et troublant de la mener en visio depuis une salle où nous n’étions que quelques-uns. »
L’Europe sera sociale
Malgré cette dernière année épuisante (et sous certains aspects désolante), Laure Chareyre termine sa carrière armée de son inaltérable enthousiasme. Et avec une mention particulière à Nicolas Schmidt, nouveau commissaire européen à l’emploi et aux droits sociaux : « avec la présidente de la commission européenne, ils sont de fervents défenseurs de l’ESS et la porteront sur le devant de la scène », dixit cette très bonne connaisseuse de l’Europe sociale.
Repères
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- Directrice de l’UIOPSS ARA depuis janvier 2021 : Natalia BREYSSE.
- L’équipe compte 15 salariés.
- Site régional : www.uriopss-ara.fr
- Site national : www.uniopss.asso.fr
- Twitter : @uniopss
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